On ne le répétera jamais assez: on aime faire de la création avec vous!

Ce samedi avait lieu notre atelier portes ouvertes et plusieurs participants se sont présentés pour prendre part à cet après-midi à saveur artistique. D’abord une visite guidée afin de prendre le pouls des expositions, comprendre ce que les artistes évoquent dans leurs œuvres.

Peu de questions, mais des yeux grands ouverts sur les toiles satiristes de John Currin, des rires contenus, des sourires entendus. L’esthétique déstabilisante de Currin, à la fois grotesque et sublime, fait son effet: les gens sont curieux, avides de comprendre comment «fonctionnent» ces toiles qui mélangent, d’une part, précision chirurgicale pour représenter tout ce qui est ornemental et, d’autre part, déséquilibre dans tout ce qui touche le corps.

On change ensuite d’univers pour retrouver les troublantes sculptures de Berlinde De Bruyckere. Les sourires tombent, les mots manquent. On aborde la notion d’ineffable pour rassurer les gens: oui, nous ressentons tous un vide abyssal lorsqu’il s’agit de trouver une parole ou une expression qui traduira ce que l’on ressent face à ces œuvres dérangeantes. Et ce n’est pas par absence de sentiments ou d’émotions, au contraire. L’ensemble demande peut-être le silence, l’introspection. On se laisse le temps d’observer. On parle aussi de l’aspect technique de chacune des œuvres: revenir à des idées très terre-à-terre semble aider à assimiler le tout. On demeure tous un peu songeurs.

C’est l’heure de s’inspirer de tout ce qui a été vu pour créer, offrir sa propre interprétation picturale ou sculpturale. Même si les créateurs ont le choix, le sculptural l’emporte aisément. Il semble que chacun ait besoin de manipuler, de tordre le cintre qui leur est offert, de fragmenter les tissus et les papiers et ainsi exposer une forme qui sera souvent torturée et incomplète. Même si les matériaux ont un potentiel ludique, ils sont majoritairement utilisés avec une certaine charge émotive. Aux dires des participants, ce sont les œuvres de Berlinde De Bruyckere qui interpellent ce genre de manipulation. Intéressant.

Chacun est concentré, fixé sur l’image/la forme qu’il/elle fera émerger de ce cintre. Pourquoi un cintre? Rappel du vêtement et donc nécessairement du corps, suspension et accrochage, comme les toiles de Currin et les sculptures de De Bruyckere. Le moment de création est beau, observer ces gens qui créent est motivant et captivant.

Créer, s’exprimer, partager. Parler d’art, tenter de démystifier le tout et ensuite, convoquer nos émotions pour les traduire en œuvre. On aime vous inviter à sortir vos idées et vos pensées sur l’art, on atteint alors des petits moments définitivement teintés de magie.

Surveillez notre calendrier d’activités, on vous convie à un autre atelier dès le début de 2012!

Myriam Daguzan Bernier