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Moridja Kitenge Banza sur l’atelier Véritable wax

Date et heure
Lundi 17 août 2015

Moridja Kitenge Banza sur l’atelier Véritable wax

DHC/ART Éducation convie les visiteurs de tous âges et de tous les horizons à son événement portes ouvertes bisannuel le samedi 22 août de 13h à 17h. Joignez-vous à nous et à l’artiste multimédia Moridja Kitenge Banza afin de participer à l’atelier de peinture Véritable wax. Conçu par Moridja en collaboration avec l’équipe de DHC/ART Éducation, Véritable wax permet aux participants de concevoir leur propre motif hybride en gouache inspiré d’un morceau de wax hollandais.

Depuis 2011, DHC/ART Éducation invite un artiste local à concevoir un atelier en réponse à chacune de ses expositions. Nous offrons ensuite cet atelier aux groupes qui réservent des visites interactives. Les portes ouvertes sont une occasion pour nous d’offrir ce même atelier au grand public dans une atmosphère conviviale et libre, en présence de l’artiste.

Moridja Kitenge Banza utilise la peinture, la vidéo et l’installation pour explorer les rapports entre la fiction et la réalité, ainsi que les points d’intersection entre les identités, les nationalités et les lieux multiples. Je me suis récemment entretenue avec Moridja pour qu’il nous explique la genèse du projet Véritable wax et qu’il nous parle de son propre rapport au wax hollandais, un matériau utilisé dans toutes les œuvres de Yinka Shonibare MBE.

Emily Keenlyside: Lorsque nous avons discuté pour la première fois de la possibilité d’une collaboration, tu étais emballé par l’idée de concevoir un atelier qui donnait l’occasion aux participants de travailler le tissu wax hollandais. Pourrais-tu me parler de ton rapport au wax hollandais? Quelle place occupait ce tissu dans l’inconscient collectif et dans ton quotidien lorsque tu habitais au Congo? Est-ce que ta compréhension de la signification culturelle du wax a changé avec le temps, et si oui, comment?

Moridja Kitenge Banza: Le wax est un vêtement, mais pas n’importe lequel. J’ai grandi avec, parce que toutes les femmes de mon pays ont des vêtements en wax. Ma mère en avait, mes tantes, ma grand-mère, etc. Nous aussi les enfants, on nous confectionnait des vêtements en wax. Ça fait partie de nous, à tel point que pour moi c’était un produit congolais. Le wax est offert lors de la cérémonie de dot à la famille de ta future épouse. La dot est une vieille tradition africaine qui est toujours pratiquée comme c’était le cas il y a des siècles. Plus qu’un préalable, elle est d’une importance capitale et incontestée, à telle enseigne que les familles du marié et de la mariée engagés dans cette voie seraient scandalisées à l’idée de ne pas adhérer à cette coutume. Pour le non initié, la dot est un procédé de négociation complexe et très formel entre les deux familles pour parvenir à une entente mutuelle sur le prix que le fiancé aura à verser pour pouvoir épouser la fiancée. Cela peut se voir comme un achat et une vente, mais cette coutume n’a rien de commerciale. Souvent les femmes de la famille de ta future épouse vont demander à avoir le wax hollandais. Parce que c’est le must! Ma grand-mère avait un atelier de couture, pendant mes vacances d'été, mes frères et moi passions beaucoup de temps dans cet atelier pour voir les machines et tous ces gens qui travaillaient pour elle. Et on s’amusait à récupérer les bouts des tissus qui tombaient. À l’époque je ne cherchais pas à comprendre d’où ce tissu provenait ou pourquoi on l'appelait le wax hollandais et non congolais. Mais c’est plus tard, quand j’ai commencé à avoir une conscience politique et à vouloir comprendre l’histoire de mon pays, que j’ai su que ce n’était pas un produit congolais.

EK: L’hybridité et l’appropriation sont deux concepts importants dans l’exposition Pièces de résistance et dans l’atelier Véritable wax. Comment les participants explorent-ils ces thèmes lorsqu’ils participent à notre atelier?

MKB: C’est vrai que l’hybridité et l’appropriation sont les deux concepts qui relient l’exposition et l’atelier de création. À mon avis la première chose qui va intéresser les participants c’est la matière, les couleurs, etc. La deuxième c’est l’inconnu, l’inconnu dans la création. Parce qu’ils vont travailler avec un bout de tissu pour créer quelque chose de nouveau. Je pense qu’au-delà de ces deux concepts, c’est l’idée du défi qui est en jeu, celui de partir d’une chose et d’en ressortir une autre qui n’aura peut-être rien avoir avec le tissu de départ.

EK: Tu es aussi un éducateur en arts, et tu as enseigné à des gens de tous âges et de tous les horizons. Comment décrirais-tu ta propre approche avec le public? À quoi les visiteurs peuvent-ils s’attendre en venant à nos portes ouvertes?

MKB: Dans mon approche de travail avec le public, je me positionne comme un médiateur. Je donne des pistes de réflexion qui leur permettront de faire leur propre expérience.

EK: Merci!

Durant les portes ouvertes du samedi 22 août, nous offrirons également des visites commentées de l’exposition Pièces de résistance: à 13h en anglais et à 14h en français.

Emily Keenlyside
DHC/ART Éducation

Photo: avec la permission de DHC/ART Fondation pour l'art contemporain

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