Line (2012), la ligne de lumière blanche verticale cernée d’obscurité créée par Ryoji Ikeda pour l’exposition à DHC/ART, inspire beaucoup les jeunes qui participent à nos visites cet été!

Certains voient dans la brèche blanche lumineuse une porte, une ouverture évoquant la liberté et l’espoir de quitter l’obscurité; d’autres voient, dans le noir et l’ombre qui entourent la blancheur, une sorte de prison, un lieu effrayant empli d’incertitude. Toutefois, d’autres encore attribuent au noir et au blanc des qualités inverses: le blanc évoque l’éblouissement, la trop forte lumière qui nous fait reculer; et le noir est le lieu du secret, qui nous attire par son mystère et sa magie.

Les propos des jeunes me rappellent les réflexions de Ryoji Ikeda quant à son univers artistique fait de noir et blanc — et sur la richesse philosophique de ce blanc et de ce noir: d’une part, on peut concevoir le blanc comme étant «plein», contenant toutes les couleurs, et le noir comme étant «vide»; mais ces qualités, d’autre part, peuvent changer: le noir peut devenir «tout» et le blanc «rien», quand on s’intéresse à la technologie d’impression, par exemple.

Line est une invitation à explorer la grande complexité philosophique d’une œuvre minimaliste et épurée: une ligne blanche lumineuse verticale qui irradie au cœur d’une profonde obscurité.

Merci aux participants du Camp photo Entrequatreyeux!

Marie-Hélène Lemaire
DHC/ART Éducation

Photo: Éric Bergevin