EN

Entretien avec Jordan Nassar

Date de publication
Jeudi 30 juillet 2020
À propos

Découvrez des échanges individuels entre la commissaire Cheryl Sim et les artistes de l’exposition RELATIONS: la diaspora et la peinture. Voici un entretien avec l’artiste Jordan Nassar.

Le sujet de prédilection de Jordan Nassar est le paysage. L’artiste brode ses compositions, qui sont élaborées et formées par des motifs itératifs adaptés d’ornements traditionnels palestiniens. Au premier regard, ses scènes semblent plutôt innocentes, composées de collines vallonnées colorées parfois de vives teintes de rouge, parfois de gris et de bruns plus effacés. Ces collines s’érigent dans un ciel dramatiquement coloré: souvent bleu, comme l’on pourrait s’y attendre, mais parfois rose ou orangé. Il en résulte un effet de sommets distants percés par les rayons du soleil couchant d’un été qui s’achève. Cette volupté, vraisemblablement une vision abstraite d’un lieu qui pourrait très bien se trouver partout, s’avère être imaginaire et, pourtant, spécifique. De descendance palestinienne, mais né et élevé à New York, Nassar, dans son oeuvre, évoque un type particulier d’espace imaginé: une sorte de vision utopique d’une Palestine détenue par les mandants de la diaspora régionale. En concevant ces paysages, Nassar travaille toujours à partir de son imagination plutôt que de photographies. Ses espaces sont visionnaires et chargés d’espoir, mais aussi teintés de la reconnaissance d’un fait inévitable: leur matérialisation est rendue impossible — du moins pour le moment — par les réalités politiques. En contemplant les paysages d’apparence anodine de l’artiste, nous sommes liés au contexte plus profond de ses oeuvres par les prismes physiques à travers lesquels ils sont façonnés et élaborés : les motifs traditionnels palestiniens dont s’inspire Nassar pour créer ses toiles.

Vidéos suggérées
Exposition reliée

Abonnez-vous à notre infolettre

* Champs obligatoires