Cette première rétrospective au Canada à être consacrée à Joan Jonas (née en 1936) mettra en lumière la production des quelque 50 dernières années de cette artiste multimédia américaine. Partant de ses premières œuvres phares aussi bien en chorégraphie qu’en performance vidéo, par exemple la série Organic Honey, l’exposition se conclura sur sa création la plus récente intitulée They Come to Us without a Word, qui a été présentée en 2015 au Pavillon des États-Unis lors de la 56e édition de la Biennale de Venise et dont le déploiement à DHC/ART sera une première en Amérique du Nord. Cette installation-performance multimédia est emblématique de l’intérêt soutenu de Jonas pour la politique environnementale, le paysage et les histoires de fantômes de la Nouvelle-Écosse, ainsi que pour les écrits de Halldór Laxness.
Cette première rétrospective au Canada à être consacrée à Joan Jonas (née en 1936) mettra en lumière la production des quelque 50 dernières années de cette artiste multimédia américaine. Partant de ses premières œuvres phares aussi bien en chorégraphie qu’en performance vidéo, par exemple la série Organic Honey, l’exposition se conclura sur sa création la plus récente intitulée They Come to Us without a Word, qui a été présentée en 2015 au Pavillon des États-Unis lors de la 56e édition de la Biennale de Venise et dont le déploiement à DHC/ART sera une première en Amérique du Nord. Cette installation-performance multimédia est emblématique de l’intérêt soutenu de Jonas pour la politique environnementale, le paysage et les histoires de fantômes de la Nouvelle-Écosse, ainsi que pour les écrits de Halldór Laxness.
Joan Jonas compte parmi les plus importants artistes en performance et en vidéo de notre époque. Depuis la fin des années 1960, elle investigue la notion d’expérience en tant qu’acte de traduction et d’interaction critique. Artiste visionnaire, Jonas a toujours considéré l’art comme une pratique intrinsèquement hybride qui lui permet de dissoudre les catégories et qui lui offre l’occasion d’explorer, via le geste et l’espace, les limites physiques et matérielles de l’art.
La production de Jonas, qui a fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde depuis le début des années 1970, se consacre à l’exploration de l’identité, du récit non linéaire, de l’histoire orale, ainsi que de la politique passée et actuelle. Son œuvre traduit des éléments de culture populaire, des influences anthropologiques et des sources littéraires en un langage épuré et minimaliste, fait de gestes, d’objets et de signes qui s’inscrivent dans une conception élargie de la sculpture. Son métissage de genres classiques et de technologies de pointe, tels que le dessin en direct et les environnements vidéo, offre à la fois des interprétations lyriques du monde contemporain et des commentaires culturels au sujet de celui-ci.
La pratique de Jonas est ancrée dans ses connaissances en histoire de l’art, en mythologie, en poésie, en littérature, en histoire et en cinéma, et dans la passion qu’elle leur voue. Elle a sillonné le monde, de l’île du Cap-Breton au Mexique, en passant par le Japon et l’Islande, tissant une multitude d’inspirations et de sources, allant des contes irlandais au théâtre nô, de la mythologie grecque à la psychanalyse, de la poésie d’Ezra Pound à l’Atlas d’Aby Warburg, des effets du réchauffement climatique jusqu’aux remous de la politique actuelle.
Dans l’exposition, les notions de transparence et d’opacité suivent deux fils narratifs pour donner forme à la capacité de Jonas, non seulement de désynchroniser le regard qu’on porte sur soi et de s’engager avec l’environnement, mais aussi de déconstruire les structures de pouvoir qui sont au cœur de la relation entre l’identité individuelle et la mémoire collective.
Dans le cadre de l’exposition, DHC/ART et la commissaire invitée Barbara Clausen présenteront Affinités: une série de performances, de projections et d’échanges, un programme d’événements en deux parties, soit du 24 au 27 mai et du 20 au 22 juin. La série proposera une conférence-performance de Joan Jonas et de Jason Moran (27 mai) au D. B. Clarke Theatre, des performances au Centre Phi par taisha paggett (20 juin), Tanya Lukin Linklater (21 juin) et Simone Forti (22 juin), de même que deux soirées de projections de films et de vidéos (24 mai et 26 août) au Centre Phi, en plus d’un après-midi d’échanges (26 mai) à Hexagram UQAM/Université Concordia. Bien qu’ils aient des pratiques et des esthétiques qui leur sont propres, les artistes participants partagent avec Jonas son engagement et son «insistance» à lire le monde (ou les mondes) en relation avec la mouvance du temps, à la fois à l’encontre et à la rencontre de celle-ci. Appartenant aux champs des arts visuels, de la danse, de la poésie et de la musique, leurs pratiques interdisciplinaires explorent le mouvement, le son et le récit non linéaire dans un esprit avant-gardiste apparenté à celui de Jonas. Leurs démarches respectives reflètent un imaginaire collectif en évolution constante qui fait écho aux divers contextes sociopolitiques dans lesquels nous vivons et qui, aussi, façonne ceux-ci.