Bharti Kher est reconnue internationalement pour son utilisation caractéristique du bindi dans son travail pictural et sculptural. Dérivé du mot sanskrit bindu – qui signifie point, goutte ou particule – et issu de traditions rituelles et philosophiques, le bindi consiste en un point apposé au centre du front pour symboliser le troisième œil spirituel. À l’origine appliqué à l’aide de pigment naturel, le bindi est devenu au fil du temps un accessoire populaire produit en série. Kher récupère ce glissement en créant de somptueuses «peintures» multicouches qui regorgent de liens conceptuels et visuels en relation avec des notions de répétition, de sacré et de rituel, d’appropriation et de manifestation délibérée du féminin. Le bindi devient un langage ou un code que nous apprivoisons grâce à des œuvres qui établissent des rapports formels entre l’expressionnisme abstrait, l’op art et l’abstraction géométrique de la peinture occidentale et les traditions tantriques et néotantriques de l’Inde. Kher déclare: «J’active la surface pour que vous imaginiez le micro et le macroscopique. N’oubliez pas que l’œuvre vous regarde aussi.»
Bharti Kher est reconnue internationalement pour son utilisation caractéristique du bindi dans son travail pictural et sculptural. Dérivé du mot sanskrit bindu – qui signifie point, goutte ou particule – et issu de traditions rituelles et philosophiques, le bindi consiste en un point apposé au centre du front pour symboliser le troisième œil spirituel. À l’origine appliqué à l’aide de pigment naturel, le bindi est devenu au fil du temps un accessoire populaire produit en série. Kher récupère ce glissement en créant de somptueuses «peintures» multicouches qui regorgent de liens conceptuels et visuels en relation avec des notions de répétition, de sacré et de rituel, d’appropriation et de manifestation délibérée du féminin. Le bindi devient un langage ou un code que nous apprivoisons grâce à des œuvres qui établissent des rapports formels entre l’expressionnisme abstrait, l’op art et l’abstraction géométrique de la peinture occidentale et les traditions tantriques et néotantriques de l’Inde. Kher déclare: «J’active la surface pour que vous imaginiez le micro et le macroscopique. N’oubliez pas que l’œuvre vous regarde aussi.»
La Fondation présentera une sélection de tableaux de bindis, notamment la série Heroïdes (2016) qui renvoie au recueil d’Ovide intitulé Les Héroïdes. Ces poèmes épistolaires empruntent la voix d’héroïnes de la mythologie grecque et romaine qui s’adressent à leurs amants perdus, abandonnés ou imaginaires. Une série en cours constituée de cartes de Mercator recouvertes et masquées sera également exposée pour la première fois. Dans cette série, les bindis marquent et ponctuent les territoires et frontières, remettant en question la polarité Nord/Sud des pays et des nations ainsi que la déformation visuelle de la géodésie européenne.
Dans sa pratique sculpturale, Kher recourt également de diverses façons au readymade. Ses «sculptures portraits» (2012-2016) sont des piédestaux en béton coulé drapés de saris, un vêtement typique de l’Asie du Sud consistant en une pièce d’étoffe unique de 5,5 m simplement nouée. En l’occurrence, le sari symbolise le personnel et se substitue au corps absent. Une des œuvres de la série, The night she left [Le soir où elle est partie] (2011), se compose d’un escalier en bois récupéré avec une cascade de bindis rouges. Un sari enroulé autour d’une chaise renversée renvoie au titre descriptif de l’œuvre.
La pièce monumentale An absence of assignable cause [Une absence de cause assignable] (2007), représentation imaginée d’un cœur de baleine bleue créé à l’échelle et enveloppé d’une pellicule de bindis, sera également présentée. À la fois le plus grand cœur au monde et une étude de l’amour, cette œuvre permet paradoxalement de voir dans le cœur de l’autre avec son œil intérieur.
En perturbant un monde qui s’entête à vouloir définir l’expérience humaine et ses expressions culturelles, Bharti Kher met en évidence la fécondité des associations hétéroclites. Au moyen d’indices subtils et de rapprochements plus formels, elle explore une multitude de thèmes comme l’hybridité, le spectre du corps féminin et l’immatériel dans le monde matériel. L’exposition sera par ailleurs l’occasion de réfléchir à d’autres questions pressantes telles que les contradictions de la dynamique masculin/féminin, l’appropriation culturelle, le regard que nous portons sur l’autre et, surtout, l’empathie. En tant que ville animée et ludique faite de contrastes et de mélanges, Montréal offre un cadre particulièrement propice à l’exposition Points de départ, points qui lient.