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Hybrid Bodies

23
janv. 2014
au
15
mars 2014
Admission
Entrée gratuite
Date et heure
Du jeudi 23 janvier 2014 au samedi 15 mars 2014
À propos

Peu d’organes ont une charge aussi forte que le cœur humain. Vu à la fois comme siège de l’identité humaine et symbole archétypal de l’amour, il s’est vu attribuer des propriétés et des associations allant bien au-delà de ses fonctions anatomiques. Depuis la première greffe de cœur en 1967, les aspects techniques de l’opération ont été rationalisés et la greffe cardiaque est maintenant une thérapie reconnue pour l’insuffisance cardiaque terminale.

Bien que des recherches importantes aient été menées sur la greffe à partir du modèle biomédical, peu de chercheurs ont relié, de manière explicite, les expériences et points de vue culturels qu’ont les receveurs d’organes sur la greffe en termes d’incarnation. Et, jusqu’à tout récemment, on avait guère enquêté sur les états émotionnels ou psychologiques des receveurs après l’opération.

En 2010, les scientifiques Heather Ross, Susan Abbey, Enza De Luca, Oliver E. Mauthner, Patricia McKeever, Magrit Shildrick et Jennifer Poole ont publié un essai révolutionnaire et controversé intitulé «What they say versus what we see: ‘hidden’ distress and impaired quality of life in heart transplant recipients» dans le Journal of Heart and Lung Transplantation. Cette équipe de recherche transdisciplinaire, le PITH (Process of Incorporating a Transplanted Heart), a été le fer de lance d’une investigation sur les effets émotionnels et psychologiques, peu étudiés, de la greffe cardiaque.

Visant à faire connaître au public cette situation, l’équipe a invité quatre artistes – Ingrid Bachmann, Andrew Carnie, Catherine Richards et Alexa Wright – à puiser dans les données de recherche du PITH dans le but de créer de nouvelles œuvres explorant divers aspects de ce phénomène complexe: intercorporéité, communauté, mythologie et symbolisme entourant le cœur.

Dans le projet qui en résulte, Hybrid Bodies, les expériences et points de vue des receveurs d’organes sur la greffe sont examinés et mis en lien avec des notions d’incarnation, d’identité et d’affinité.

Réalisées dans divers médiums, ces œuvres seront présentées pour la première fois publiquement dans Corps hybrides, ce qui offrira, espérons-nous, un point de départ tangible à la discussion.

– Ingrid Bachmann, 2013

Artistes
Ingrid Bachmann
Andrew Carnie
Catherine Richards
Alexa Wright

Chercheurs
Dr. Heather Ross
Dr. Margrit Shildrick
Patricia McKeever
Susan Abbey
Jennifer M. Poole

Biographie

Alexa Wright est une praticienne en arts visuels qui incorpore la photographie, la vidéo, le son et les médias numériques interactifs. Elle travaille à la fois dans les domaines de l’art et de la science depuis plus de dix ans. Pour la plupart de ses projets, elle fait appel à des collaborations avec des scientifiques de la médecine et/ou des gens avec maladies ou handicaps, et elle explore des sujets liés à l’identité humaine et à ses limites. Dans son travail, elle cherche également à faire prendre conscience au public des conditions auxquelles l’œuvre renvoie. A View From Inside, son plus récent projet photographique, a pour sujet l’expérience de la maladie mentale.

Les photographies et les installations vidéo de Wright ont fait l’objet d’expositions sur la scène internationale, entre autres l’International Women Artists Biennale, en Corée (2007); le Centro Historia Zaragoza, en Espagne (2008); DaDa International, à Liverpool, R.-U. (2010); l’Ormeau Baths Gallery, à Belfast, dans le cadre d’ISEA 2009; et le Phoenix Arts Centre, à Brighton, R.-U. (2011). Ses œuvres ont également été présentées en Australie, au Brésil, en Écosse et au Japon. En 2011, Alexa a participé à une résidence au Banff Centre, où elle a élaboré la série photographique All That’s Left Behind et l’installation vidéo Heart of the Matter. Elle travaille présentement sur Monstrosities, the human monster in visual culture, un livre dont elle est l’unique auteure, publié à Londres par IB Tauris en 2013.

Polymorphe et multidisciplinaire, le travail d’Ingrid Bachmann à recours à une variété de matériaux et de techniques. L’artiste se sert souvent de sites existants ou d’objets trouvés ou abandonnés, de même que de différentes formes de vie comme les humains, les bernard-l’ermite et les plaques tectoniques. Elle voit son travail d’artiste un peu comme celui d’une sourcière: elle cherche des choses improbables sinon impossibles qu’on voit pas mais qui sont présentes dans le monde autour de nous. Elle travaille souvent avec la technologie, mais elle s’intéresse à l’idée d’une technologie tendre, voire pathétique, dont les fins ne sont pas nécessairement productives dans le sens usuel du terme, par exemple le type de magie utilisé dans les parcs d’attractions, dans les cirques ambulants et par les évangélistes nomades qui prêchent sous une tente.

Le travail de Bachmann a été présenté sur la scène nationale et internationale, entre autres, à la 11e Biennale de La Havane, à Cuba; la Manif d’art 6, à Québec; et Command Z: Artists Exploring Phenomena and Technology, aux États-Unis. Elle a donné des cours et des conférences dans des écoles d’art et des musées à travers le monde, dont le Goldsmiths College, à Londres; l’University of Wollongong, en Australie; la Southern Alberta Art Gallery; l’University of Maryland à Baltimore; le Banff Centre; et la School of the Art Institute of Chicago. Elle est également membre fondatrice d’Hexagram|Centre de recherche en arts médiatiques, et elle est directrice de l’Institute of Everyday Life, un labo d’art et d’idées à Montréal.

Andrew Carnie est un artiste et un universitaire dont la pratique artistique comporte souvent une interaction significative avec des scientifiques de différents champs durant les premières étapes de développement d’une œuvre. Certaines de ses autres œuvres s’imposent d’elles-mêmes à partir d’idées pertinentes en-dehors du monde scientifique. Souvent inscrites dans le temps par leur nature même et comportant la projection de diapositives 35 mm, avec utilisation de systèmes d’enchaînement en fondu, ou la projection vidéo sur des configurations complexes d’écrans, les images se chevauchent, apparaissent et disparaissent sur des écrans suspendus, la présentation en cours absorbant le spectateur dans une perception élargie du temps et de l’espace, dans des récits qui se déploient lentement devant le regard.

Les travaux de Carnie ont été présentés au Science Museum, à Londres; au Natural History Museum, à Rotterdam; au Design Museum, à Zurich; au siège d’Amnesty International, à Londres; à la School of Hygiene and Tropical Medicine, à Londres; à Exit Art, à New York; au Williams College Museum of Art et au Great North Museum, à Newcastle. Il présente régulièrement des expositions à GV Art, à Londres, et une nouvelle version statique de Magic Forest a été installée au siège de Wellcome Trust, à Londres. Son travail fait également partie de collections en Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis, et il est présenté cette année en Norvège, en Allemagne, en Turquie et en République tchèque. Carnie fait présentement partie du corps professoral en beaux-arts à la Winchester School of Art, University of Southampton, en Angleterre, et il a donné le discours d’ouverture du congrès de la Society for Literature, Science, and the Arts à Amsterdam.

Dans sa pratique en arts visuels, Catherine Richards fait appel aux anciennes et nouvelles technologies. Elle sollicite fréquemment la collaboration de scientifiques, et elle s’est mérité la bourse d’Artiste en résidence et recherche (ARTRE) du Conseil national de recherches Canada, 2002-2005. Ses œuvres ont également été soutenues par la Fondation Daniel Langlois pour l’art, la science et la technologie, à Montréal. Le travail de Richards a fait l’objet d’expositions à l’internationale, entre autres au Zentrum für Kunst und Medientechnologie (ZKM), à Karlsruhe, en Allemagne; à la Biennale de Sydney, en Australie (2004); à ACM SIGGRAPH, à San Diego; au Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa; et au Powerplant, à Toronto. Plusieurs théoriciens importants se sont penchés sur ses travaux, dont Katherine Hayles dans Art and Feminism (Phaidon Press) et Frances Dyson dans Sounding New Media: Rhetorics of Immersion and Embodiment in the Arts (University of California Press). Ses œuvres sont également incluses dans de grands survols comme le récent Art & Science Now, sous la direction de Stephen Wilson (Thames & Hudson) et Art and Electronic Media, sous la direction d’Edward Shanken (Phaidon Press). Elle est présentement professeure au département d’arts visuels de l’Université d’Ottawa et est titulaire d’une des Chaires de recherche de l’université.

Images

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