Retour sur notre Dissections ambulatoire: marcher ensemble autour d’un cœur de baleine bleue, de la Cloudwalker et du sari comme living garment
Retour sur notre Dissections ambulatoire: marcher ensemble autour d’un cœur de baleine bleue, de la Cloudwalker et du sari comme living garment
Le 29 août dernier, DHC/ART Éducation présentait Dissections: Bharti Kher dans une toute nouvelle formule ambulatoire: une visite à travers les espaces d’exposition animée par nos trois invitées, Jacqueline Miller, Molly A.K. Shinhat et Yen-Chao Lin.
Jacqueline Miller a parlé des efforts du Musée royal de l’Ontario pour la conservation d’un cœur de baleine bleue, en exposant les motivations derrière cette incroyable occasion de recherche scientifique. Un moment particulièrement poignant a eu lieu lorsque Jacqueline a établi un parallèle entre la vulnérabilité et la solitude se dégageant de la sculpture de Bharti Kher représentant un cœur de baleine bleue (An absence of assignable cause, 2006) et l’isolement croissant des baleines bleues de notre planète qui ont maintenant de la difficulté à communiquer entre elles étant donné la pollution sonore des océans.
S’inspirant de la mythologie indienne et de son enfance passée dans une petite ville d’Angleterre aux prises avec des tensions raciales, Molly A.K. Shinhat a mobilisé le pouvoir du récit pour offrir trois riches éclairages sur le sari qui ont permis aux visiteurs de prendre la mesure de toute la complexité, les infinies nuances et la versatilité de ce vêtement. Elle a ainsi démontré combien l’art—le sien et celui de Bharti Kher—peut représenter et encourager des discussions sur les tabous sociaux et politiques. Un des moments forts de sa présentation a eu lieu lorsqu’elle a invité un.e volontaire pour démontrer une des multiples manière de draper le sari, un bel exemple où le sari s’est mis en mouvement pour être présenté comme living garment.
Les notions de spiritualité, de genre et de dualité abordées dans l’œuvre Cloudwalker (2013) ont été disséquées par Yen-Chao Lin dans le cadre d’une performance artistique puissante et intime. À la manière de la Cloudwalker, l’artiste a utilisé son corps comme un outil de résistance et comme un véhicule d’expression. Une énergie forte et subtile circulait entre elle et les visiteurs tout au long de sa performance où, tour à tour, des volontaires étaient invité.e.s à s’avancer vers elle pour déposer en ses mains des objets symboliques liés à l’œuvre de Bharti Kher.
L’événement peut maintenant être visionné dans son intégralité.
Marie-Hélène Lemaire
DHC/ART Éducation
Photo: Marc-Olivier Bécotte