Par les yeux du surveillant: l’art qui fait voir
Par les yeux du surveillant: l’art qui fait voir
Un des plaisirs d’un projet conçu sur le mode participatif est de constater l’impact qu’il peut avoir sur ceux qui y prennent part. Par les yeux du surveillant, l’atelier préparé par l’artiste montréalaise Emmanuelle Léonard en lien avec notre exposition en cours, est l’un de ces projets dont la pertinence se confirme rencontre après rencontre, ne serait-ce qu’en constatant les discussions animées des visiteurs durant et après l’atelier.
Depuis quelques temps, les éducateurs ont eu la chance d’animer plusieurs ateliers avec des groupes d’horizons divers, et l’intelligence avec laquelle les questions soulevées par le projet sont traitées m’enchante. On y aborde avec lucidité certains des concepts les plus problématiques et troublants de notre époque: la surveillance, l’exercice du contrôle, l’omniprésence de l’image, mais aussi les frontières diffuses entre vie privée et vie publique, entre réalité et fiction, entre information et spectacle.
Devant ces questions posées par l’artiste, qui sont en apparence simplistes, le participant se trouve confronté aux structures et aux idées – souvent cachées – qui régissent la vie en société au XXIe siècle, nous rappelant à quel point il est parfois nécessaire de prendre un recul sur ce qui nous entoure pour mieux le saisir.
À ce moment, l’art ne se contente pas de nous montrer, il nous fait voir.
Daniel Fiset
DHC/ART Éducation