«Les artistes ne sont pas sur terre pour détruire ou créer. [...] Les artistes ne doivent pas créer d’objets, le monde contient tout ce dont il a besoin. [...] Le travail de l’artiste n’est pas de détruire mais de changer la valeur des choses.»
– Yoko Ono, Quel est le lien entre le monde et l’artiste, 1971

Le monde contient tout ce dont il a besoin est un atelier conçu par karen elaine spencer en collaboration avec le Département de l’éducation et de l’engagement public de la Fondation Phi. Il est offert en lien avec l’exposition Yoko Ono: LIBERTÉ CONQUÉRANTE/GROWING FREEDOM, qui a cours du 25 avril au 15 septembre 2019.

Durant Le monde contient tout ce dont il a besoin, chaque participant se verra confier un pamplemousse qui servira d’outil pour des exercices d’écriture collective. Les participants devront identifier des lieux, des actions et des objets en honorant un processus de remue-méninges rapide qui rappelle la pratique de Yoko Ono. Certains des éléments identifiés seront ensuite inscrits sur la pelure des pamplemousses avec des marqueurs, afin d’explorer différentes émotions ou états d’esprits. Les pamplemousses deviendront alors des instructions tangibles, des partitions ou des poèmes : des surfaces sur lesquelles des possibilités peuvent prendre leur envol.

Les partitions résultant de ces remue-méninges de pamplemousses pourront être inscrites sur une carte postale, photographiées et partagées sur les réseaux sociaux, ou encore placées dans la section des petites annonces d’un journal. Elles pourront aussi demeurer éphémères, sans être documentées d’aucune manière. La possibilité de rendre ces instructions publiques par différentes stratégies fait écho aux questions posées par Yoko Ono sur les manières dont nous vivons collectivement.

Pouvez-vous imaginer à quoi ressembleront vos partitions une fois partagées dans le monde? Pouvez-vous imaginer vos mots s’envoler, pour qu’un étranger en prenne possession ? Pouvez-vous imaginer à quoi ressemblerait le monde si toutes vos partitions étaient réalisées? Pouvez-vous imaginer le monde différemment?

karen elaine spencer

née: l’année du poisson d’argent

petite enfance: chantait doucement des histoires à des mouchoirs froissés sur la banquette arrière de la voiture familiale

adolescence: s’est enfuie de chez elle pour étudier l’art de l’oubli

à présent: crée des ateliers pour des artistes qu’elle admire. elle infiltre des bureaux gouvernementaux, des stations de train, des métros et des parcs pour transmettre des messages secrets. elle est une promeneuse, une flâneuse. elle prend le métro, écoute les rêves, pèle des oignons, elle s’assied. elle peint, écrit, pointe et elle pirouette.

Photo: Daniel Fiset et Tanha Gomes